Kim Phuc,La petite fille brûlée au napalm –photographe Nick UT

Cette image a eu un grand impact et a prétendument permis d’accélérer la fin de la guerre du Vietnam.
La photo ne paraîtra que le 12 juin dans le New York Times.
Les images paisibles d’enfants heureux sont légion.
Il en est malheureusement beaucoup d’autres, mettant en scène des enfants victimes des pires atrocités.
Celle de Kim Phuc, la petite Vietnamienne de 9 ans, est probablement celle qui a le plus fortement et le plus durablement marqué les mémoires.
Le 8 juin 1972, le photographe Nick Ut est sur la route menant au village de Tran Bang, tenu depuis 3 jours par les troupes du Nord Vietnam et assiégé par les Sud-Vietnamiens.
La plupart des habitants du village ont déjà fui les lieux et se tiennent sur la route, à quelques kilomètres, dans l’espoir de retourner chez eux après la fin des combats.
Alors que tout indiquait qu’il n’y avait plus un Nord-Vietnamien dans le village, l’armée sud-vietnamienne décide néanmoins de bombarder le village au napalm.
Sur la route, aux avant-postes, se tient une petite armada de soldats, de photographes, cameramen et autres journalistes, tous dans l’attente du « spectacle » annoncé...
(Qui a vu le film Apocalypse Now peut effectivement parler de « spectacle »
même si cette désignation est terriblement ambiguë - c’est d’ailleurs une des clés du film, mais je m’égare !)
Sitôt après l’attaque, ces témoins « privilégiés » voient s’échapper et courir vers eux des rescapés, pour la plupart grièvement brûlés.
Kim Phuc, la petite fille, est nue car elle s’est débarrassée de ses vêtements en feu. Tous crient atrocement.
Après avoir dépassé les témoins, ils s’arrêtent enfin.
Certains tentent maladroitement de leur venir en aide.
Nick Ut, parlant le vietnamien, est le seul journaliste à pouvoir communiquer avec eux.
Avec son chauffeur, dans son minibus maintenant bondé, il transporte Kim et des membres de sa famille vers un hôpital
à une heure de route – et insistera personnellement auprès du personnel médical pour que la petite soit prise en charge.
(En temps de guerre, les hôpitaux, débordés, privilégient les soins aux personnes qui ont le plus de chances de s’en sortir.
Et Kim ne faisait sans doute pas partie de cette catégorie.)
Kim Phuc, après 14 mois de soins et 17 opérations chirurgicales, s’en est sorti.
Elle vit maintenant au Canada avec ses 2 enfants.
Elle a été nommée Ambassadrice de Bonne Volonté (Goodwill Ambassador) de l’UNESCO en 1997.
Nick Ut n’avait jamais raconté qu’il avait sauvé cette petite fille.
Ce n’est que 28 ans plus tard que Kim Phuc, devant la reine d’Angleterre, a rapporté qu’il lui avait sauvé la vie.