Tourist Trophy - Isle of Man

Tourist Trophy 2014
Bonjour,
Juste pour me lancer au retour du Tourist Trophy 2014
Je reprends ce que j'écrivais dans ce Topic il y a 8 ou 9 mois
viewtopic.php?f=88&t=3406&p=47439&hilit=tourist+trophy#p47439
Hello,
A mon programme 2014 ! Avec un copain également néophyte de la course nous avions essayé d'organiser le voyage pour le Tourist Trophy 2013 vers septembre 2012 mais c'était déjà trop tard.
Nous nous y sommes repris en rejoignant un groupe un peu plus expérimenté en termes de TT en mai/juin 2013 dès la fin des courses 2013 pour l'édition 2014. Du coup, nous ne partons plus à 2 motos mais dans un groupe de 6 ou 7.
La course était un peu tombée en désuétude et n'était plus suivie que par des fans spécialistes jusque ces dernières années où elle a retrouvé un vrai engouement. Peut être le signe que certains recherchent un peu de liberté. Man doit être un des derniers endroits d'Europe (ou du monde?) où la vitesse est encore libre. J'ai d'ailleurs lu récemment qu'il n'y en a peut être plus pour très longtemps.
Les courses : 6 tours d'environ 60 km soit près de 360 km, 3 fois plus qu'un grand prix moto, à plus de 200km/h de moyenne pour les plus rapides soit également bien plus vite que Moto GP ou Superbike (les spécialités vitesse sur circuit), plus d'1h30 de course soit deux fois plus longtemps que les courses de Moto GP ou Superbike .
Les courses se font en départ unitaire à Man (pilote par pilote) contrairement à d'autres courses sur route anglaises ou irlandaises qui se courent en paquets (la plus célèbre des autres courses sur route est la Northern 200 en Irlande).
L'évènement dure 2 semaines. La première concerne les essais. La seconde les courses. Les courses se tiennent un jour sur deux la deuxième semaine (un jour par catégorie – alternance avec un jour de repos). Nous on y va 10 jours trajet compris – 8 jours sur place pour suivre l'ensemble des courses.
Les pilotes : des spécialistes. Les champion du monde n'y sont pas balayés... parce que les champions du monde n'y vont plus.
La course a été désertée par les concurrents du championnat du monde (sécurité, coût) à la fin des années 60 avant d'être exlue du championnat du monde au cours des années 70.
John Surtees, Mike Hailwood, Giacomo Agostini s'y sont illustrés. Aujourd'hui les grands noms du TT sont des spécialistes, en général issus du Superbike britannique (circuit) pour les plus professionnels et où ils ne brillent même pas forcément. Certains ont d'autres métiers – mécano, cammionneur... le reste de l'année. Certains sont quarantenaires tant c'est une course qui demande de l'expérience et de la concentration.
Dunlop, Mc Guiness, Martin, Rutter, Jefferies, Hislop sont des noms qui ne parlent pas forcément à tous, y compris dans les milieux versés dans les sports motos, et pourtant ce sont les grands noms du TT, certains constituant des dynasties de pilotes.
Sécurité : non les sorties de route ne pardonnent génralement pas ; Plus de 220 pilotes morts en course en 100 ans dont plus de 20 depuis 2000 ce qui veut dire que le taux de mortalité est resté le même au cours des dernières années alors que partout ailleurs, dans tous les sports mécaniques, il s'est amélioré.
C'est évidemment une situation qui est devenue de plus intenable à notre époque. Je reconnais qu'y compris moi même qui ai pris ce voyage un peu comme « le » pélérinage sports-mécaniques-moto j'ai quelque scrupules aujourd'hui à y aller. Je sais déjà que si pélerinage il y a, je n'y retournerai probablement jamais.
De grands pilotes moto se sont élevés contre cette course qui vit peut être ses dernières années. Qui sait ?.
Des fous ? Peut être pas. Je me rappelle d'une interview ge John Mc Guiness (plus de 20 victoires – le plus capés des pilotes en activité sur le TT – plus de 40 ans) expliquer comment il se préparait, comment il abordait « tranquillement » certaines sections du circuit pour limiter le risque et aller plus vite ailleurs.Le signe que cette course demande probablement une approche très particulière.
Des fous oui certainement compte tenu du danger pour les pilotes.
Mon autre grosse crainte aujourd'hui c'est la horde de motards qui va vouloir s'essayer sur le parcours les jours off . On oublie les tués parmis les motards qui viennent pour assister au spectacle. Il y en a malheureusement également tous les ans, excités les lendemains de courses, excités par l'endroit, les absences de limitations de vitesse, par la foule.
L'an prochain j'essaierai d'en ramener des photos, peut être à partager sur le forum. Y allant à moto il faudra que j'optimise la charge et que je me trouve un bon zoom « universel » au possible – quitte a faire des concessions ne termes de qualités optiques genre pour un zoom 18-270.
Un achat à organiser ces prochains mois. Il pourra ensuite m'accompagner sur mes sorties autour de circuits plus traditionnels (Le Mans pour le Moto GP ou Magny Cours comme il ya 15 jours pour le World Superbike!!).
A peut être l'an prochain au même endroit sur le forum.
Eric B.
Voilà c'est fait et mes premiers mots (avant les photos qui viendont très vite
c'est démentiel
c'est une orgie mécanique
c'est une ambiance passionnelle
c'est du jamais vu, nulle part ailleurs..
Je revenais du Moto GP au Mans à peine 15 jours avant de partir au TT. J'ai une vraie passion pour les sports mécaniques, pour leur histoire, pour ses héros et donc une vraie admiration pour les orfèvres motos absolus que peuvent être les marc Marquez, Jorge Lorenzo, valentino Rossi. C'est gars sont au top de la technique de pilotage, du fin, du beau, des angles à couper le souffle, l'absolu quoi.
oui mais... 15 jours plus tard je suis sur l'île de Man et les question ne sont plus les mêmes. Il ne s'agit plus de dextérité, d'absolu mécanique mais d'une course qui constitue quasiment un autre sport. des bûcherons du pilotage, des pilotes qui ont pour beaucoup entre 15 et 30 ans de plus que ceux qui courent en Moto GP, qui font entre 25 et 40 kg de plus.
Je m'étais posé la question d'y aller ou pas vu les statistiques sécurité du TT, et les dernières semaines je me posais la questions des jeux du cirque. Statistiquement il risquait d'y avoir des pilotes très blessés ou tués (2 pilotes sont morts à ma connaissance cette année dont un pilote de 65 ans - je ne parle pas des spectateurs - soit conforme à la statistique présentée dans mon texte au dessus). Mais voir des gars à 300 km/h passer à 1 mètre de soi (je n'exagère pas), à 60 cm d'un mur en pierre m'a fait me poser des questions sur les limites du cerveau humain. Outre le pilotage, que abnégation, quelle maîtrise, quels réflexes, quel courage quelle motivation, quelle confiance en soit, quelle force pour allier la vitesse des engins les plus rapides, la sécurité d'un alpiniste sur un a pic mains nues et sans corde de rappel ou d'un funambule sans harnais au dessus d'une gorge de 300 m de profondeur, l'endurance d'une de 380 km pendant 1h30 à la vitesse moyenne de 213 km/h (record battu cette année - le tour de 67 km avalé en un peu plus de 17 mn sur des routes de campagne.)..
Tout ceci a complètement modifié les sensations y compris physiques que je connaissais jusqu'à maintenant au abord des circuits...
Ma compagne pour le voyage : mon Aprilia RSV1000R
Comme elle roule habituellement..

et le jour du départ, quelques secondes avant de prendre la route pour 3200km, chargée comme elle ne l'avait jamais été (j'avais mon petit sac à dos en plus, mais la bagagerie était absolument neuve sur la moto... elle n'avait d'ailleurs pas été facile à trouver, les sportives roulent peu chargées en France, contrairement aux allemands et anglais qui roulent plus et plus facilement chargés sur les sportives)

On retrouvera l' Aprilia au cours du reportage dans des environnements un peu inattendus... (more, later)
A très bientôt pour les photos et la description de ma semaine..
Eric B.
Bonjour,
Juste pour me lancer au retour du Tourist Trophy 2014
Je reprends ce que j'écrivais dans ce Topic il y a 8 ou 9 mois
viewtopic.php?f=88&t=3406&p=47439&hilit=tourist+trophy#p47439
Hello,
A mon programme 2014 ! Avec un copain également néophyte de la course nous avions essayé d'organiser le voyage pour le Tourist Trophy 2013 vers septembre 2012 mais c'était déjà trop tard.
Nous nous y sommes repris en rejoignant un groupe un peu plus expérimenté en termes de TT en mai/juin 2013 dès la fin des courses 2013 pour l'édition 2014. Du coup, nous ne partons plus à 2 motos mais dans un groupe de 6 ou 7.
La course était un peu tombée en désuétude et n'était plus suivie que par des fans spécialistes jusque ces dernières années où elle a retrouvé un vrai engouement. Peut être le signe que certains recherchent un peu de liberté. Man doit être un des derniers endroits d'Europe (ou du monde?) où la vitesse est encore libre. J'ai d'ailleurs lu récemment qu'il n'y en a peut être plus pour très longtemps.
Les courses : 6 tours d'environ 60 km soit près de 360 km, 3 fois plus qu'un grand prix moto, à plus de 200km/h de moyenne pour les plus rapides soit également bien plus vite que Moto GP ou Superbike (les spécialités vitesse sur circuit), plus d'1h30 de course soit deux fois plus longtemps que les courses de Moto GP ou Superbike .
Les courses se font en départ unitaire à Man (pilote par pilote) contrairement à d'autres courses sur route anglaises ou irlandaises qui se courent en paquets (la plus célèbre des autres courses sur route est la Northern 200 en Irlande).
L'évènement dure 2 semaines. La première concerne les essais. La seconde les courses. Les courses se tiennent un jour sur deux la deuxième semaine (un jour par catégorie – alternance avec un jour de repos). Nous on y va 10 jours trajet compris – 8 jours sur place pour suivre l'ensemble des courses.
Les pilotes : des spécialistes. Les champion du monde n'y sont pas balayés... parce que les champions du monde n'y vont plus.
La course a été désertée par les concurrents du championnat du monde (sécurité, coût) à la fin des années 60 avant d'être exlue du championnat du monde au cours des années 70.
John Surtees, Mike Hailwood, Giacomo Agostini s'y sont illustrés. Aujourd'hui les grands noms du TT sont des spécialistes, en général issus du Superbike britannique (circuit) pour les plus professionnels et où ils ne brillent même pas forcément. Certains ont d'autres métiers – mécano, cammionneur... le reste de l'année. Certains sont quarantenaires tant c'est une course qui demande de l'expérience et de la concentration.
Dunlop, Mc Guiness, Martin, Rutter, Jefferies, Hislop sont des noms qui ne parlent pas forcément à tous, y compris dans les milieux versés dans les sports motos, et pourtant ce sont les grands noms du TT, certains constituant des dynasties de pilotes.
Sécurité : non les sorties de route ne pardonnent génralement pas ; Plus de 220 pilotes morts en course en 100 ans dont plus de 20 depuis 2000 ce qui veut dire que le taux de mortalité est resté le même au cours des dernières années alors que partout ailleurs, dans tous les sports mécaniques, il s'est amélioré.
C'est évidemment une situation qui est devenue de plus intenable à notre époque. Je reconnais qu'y compris moi même qui ai pris ce voyage un peu comme « le » pélérinage sports-mécaniques-moto j'ai quelque scrupules aujourd'hui à y aller. Je sais déjà que si pélerinage il y a, je n'y retournerai probablement jamais.
De grands pilotes moto se sont élevés contre cette course qui vit peut être ses dernières années. Qui sait ?.
Des fous ? Peut être pas. Je me rappelle d'une interview ge John Mc Guiness (plus de 20 victoires – le plus capés des pilotes en activité sur le TT – plus de 40 ans) expliquer comment il se préparait, comment il abordait « tranquillement » certaines sections du circuit pour limiter le risque et aller plus vite ailleurs.Le signe que cette course demande probablement une approche très particulière.
Des fous oui certainement compte tenu du danger pour les pilotes.
Mon autre grosse crainte aujourd'hui c'est la horde de motards qui va vouloir s'essayer sur le parcours les jours off . On oublie les tués parmis les motards qui viennent pour assister au spectacle. Il y en a malheureusement également tous les ans, excités les lendemains de courses, excités par l'endroit, les absences de limitations de vitesse, par la foule.
L'an prochain j'essaierai d'en ramener des photos, peut être à partager sur le forum. Y allant à moto il faudra que j'optimise la charge et que je me trouve un bon zoom « universel » au possible – quitte a faire des concessions ne termes de qualités optiques genre pour un zoom 18-270.
Un achat à organiser ces prochains mois. Il pourra ensuite m'accompagner sur mes sorties autour de circuits plus traditionnels (Le Mans pour le Moto GP ou Magny Cours comme il ya 15 jours pour le World Superbike!!).
A peut être l'an prochain au même endroit sur le forum.
Eric B.
Voilà c'est fait et mes premiers mots (avant les photos qui viendont très vite
c'est démentiel
c'est une orgie mécanique
c'est une ambiance passionnelle
c'est du jamais vu, nulle part ailleurs..
Je revenais du Moto GP au Mans à peine 15 jours avant de partir au TT. J'ai une vraie passion pour les sports mécaniques, pour leur histoire, pour ses héros et donc une vraie admiration pour les orfèvres motos absolus que peuvent être les marc Marquez, Jorge Lorenzo, valentino Rossi. C'est gars sont au top de la technique de pilotage, du fin, du beau, des angles à couper le souffle, l'absolu quoi.
oui mais... 15 jours plus tard je suis sur l'île de Man et les question ne sont plus les mêmes. Il ne s'agit plus de dextérité, d'absolu mécanique mais d'une course qui constitue quasiment un autre sport. des bûcherons du pilotage, des pilotes qui ont pour beaucoup entre 15 et 30 ans de plus que ceux qui courent en Moto GP, qui font entre 25 et 40 kg de plus.
Je m'étais posé la question d'y aller ou pas vu les statistiques sécurité du TT, et les dernières semaines je me posais la questions des jeux du cirque. Statistiquement il risquait d'y avoir des pilotes très blessés ou tués (2 pilotes sont morts à ma connaissance cette année dont un pilote de 65 ans - je ne parle pas des spectateurs - soit conforme à la statistique présentée dans mon texte au dessus). Mais voir des gars à 300 km/h passer à 1 mètre de soi (je n'exagère pas), à 60 cm d'un mur en pierre m'a fait me poser des questions sur les limites du cerveau humain. Outre le pilotage, que abnégation, quelle maîtrise, quels réflexes, quel courage quelle motivation, quelle confiance en soit, quelle force pour allier la vitesse des engins les plus rapides, la sécurité d'un alpiniste sur un a pic mains nues et sans corde de rappel ou d'un funambule sans harnais au dessus d'une gorge de 300 m de profondeur, l'endurance d'une de 380 km pendant 1h30 à la vitesse moyenne de 213 km/h (record battu cette année - le tour de 67 km avalé en un peu plus de 17 mn sur des routes de campagne.)..
Tout ceci a complètement modifié les sensations y compris physiques que je connaissais jusqu'à maintenant au abord des circuits...
Ma compagne pour le voyage : mon Aprilia RSV1000R
Comme elle roule habituellement..

et le jour du départ, quelques secondes avant de prendre la route pour 3200km, chargée comme elle ne l'avait jamais été (j'avais mon petit sac à dos en plus, mais la bagagerie était absolument neuve sur la moto... elle n'avait d'ailleurs pas été facile à trouver, les sportives roulent peu chargées en France, contrairement aux allemands et anglais qui roulent plus et plus facilement chargés sur les sportives)

On retrouvera l' Aprilia au cours du reportage dans des environnements un peu inattendus... (more, later)
A très bientôt pour les photos et la description de ma semaine..
Eric B.